Revalorisation automatique de 15 € du Smic net par mois dès janvier 2024. Une hausse plus faible que ce qui avait été prédit par le groupe d’experts. On vous aide à y voir plus clair.
Sur quoi repose la revalorisation du Smic ?
La revalorisation du Smic est indexée sur l’évolution des prix à la consommation. C’est le seul salaire à l’être, comme rappelé par nos confrères de La Tribune.
Il fait chaque année l’objet d’une augmentation mécanique au 1er janvier qui prend en considération « la hausse des prix pondérée pour les 20% de ménages aux plus faibles revenus. »
Des revalorisations surviennent aussi en cours d’année dès lors que l’inflation excède les 2%. Le 1er mai 2023, le Smic avait subi une hausse « d’un peu plus de 2% », selon la cheffe de l’exécutif Elisabeth Borne, en mi-avril.
Plus concrètement, le cabinet d’Olivier Dussopt, avait confié que la hausse s’élevait précisément à 2,19%. Le Smic net mensuel avait donc augmenté de 30 € par mois, à 1.383 € sur la base de 35 heures. Et ce tandis que l’augmentation des prix atteignait 5,7% en mars sur 1 an.
8e hausse…
La revalorisation qui interviendra ce 1er janvier est la 8ème hausse depuis janvier 2021. Depuis cette date, rappelle le ministre du Travail, « il y a eu 3 revalorisations annuelles et 4 secondaires à l’inflation ».
« En intégrant la revalorisation du 1er janvier 2021, nous sommes sur une augmentation de 13,5% du Smic », indiquait Olivier Dussopt lors d’un point presse, précédant cette autre hausse survenant au mois de janvier prochain.
Un coup de pouce pour 2024 ?
L’État pourrait envisager d’aller au-delà de cette augmentation automatique par le biais d’« un coup de pouce », mais cette possibilité semble exclue pour le 1er janvier 2024.
Aucun « coup de pouce » n’a été accordé depuis 2012, et le panel d’économistes consulté, dans son rapport de fin novembre, s’est opposé à cette perspective en raison des risques potentiels d’effets négatifs « sur l’emploi des personnes fragiles ».
D’autant plus que l’inflation a ralenti, atteignant 3,5% en novembre sur un an (révisé à la hausse par l’Insee par rapport à la première estimation de +3,4%), après 4,0% en octobre, d’après L’Institut national de la statistique et des études économiques chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles en France, depuis 1946.
« Cette baisse de l’inflation résulte du ralentissement sur un an des prix de l’énergie (+3,1% après +5,2% en octobre), des services (+2,8% après +3,2%), des produits manufacturés (+1,9% après +2,2%) », précise l’Insee. Quant aux prix alimentaires, ils ralentissent « dans une moindre mesure ».
A cause de l’inflation, le nombre de salariés payés au Smic a largement augmenté : au 1er janvier 2023, 17,3% des salariés dont 3,1 millions
du secteur privé non agricole ont eu droit à une revalorisation. « Ils étaient 14,5% un an plus tôt », selon la Dares.
On comptabilise davantage de bénéficiaires chez les salariés à temps partiel (38,3%, contre 12,4% des salariés à temps complet) et dans les très petites entreprises (26,8% dans les entreprises de 1 à 9 salariés, contre 15% dans les autres). Les femmes sont plus nombreuses, soit 57,3% des bénéficiaires.
La hausse du nombre de personnes au salaire minimum s’explique par le fait que le Smic augmente plus rapidement que d’autres salaires. Cela conduit à un alignement de certains minima de branche sur le Smic.
Lorsque cela se produit pour plusieurs niveaux d’ancienneté, cela aura pour conséquence un « tassement » de salariés autour du Smic.
De plus, certains minima restent durablement en dessous du salaire minimum, bien que cela intervient plus rarement.
Un minima inférieur ne veut pas toujours dire que des salariés sont payés en dessous du Smic, car l’employeur est tenu de compenser la différence.
Smic : hausse automatique de 15 € net par mois au 1er janvier 2024
Selon le dernier pointage du gouvernement, « 34 branches ont des minima inférieurs au Smic, sur environ 170 branches« , sans prendre en compte la revalorisation de janvier.
Selon Olivier Dussopt, « la moitié sera reçue au ministère dans les prochaines semaines », dont la branche des industries chimiques ou celle des grands magasins.
En juin 2024, annonçait-il mi-octobre dernier, « un point global sur les situations de non-conformité » aurait lieu « si elles devaient être importantes, nous proposerons un projet de loi pour modifier le calcul des exonérations dont bénéficient les entreprises concernées ».
Le Smic va connaître une hausse de 1,13% au 1er janvier 2024, portant « le salaire minimum brut horaire à 11,65 €, révèle un calcul de l’AFP. Soit une 19,72 € bruts supplémentaires par mois pour un temps plein, « portant le salaire à 1.766,92 €. En net, le Smic passe de 1.383,08 € à 1.398,69 € par mois, avec 15,61 € de plus », selon l’AFP.