La CGT a bien peur que la réforme du salaire des fonctionnaires basée sur le mérite ne va creuser les écarts. On vous donne plus de détails dans les prochaines lignes de ce nouvel article.
Rémunération au mérite des fonctionnaires : une réforme qui « va aggraver les inégalités», selon la CGT
Après près d’un mois de suspension, Stanislas Guerini a de suite souhaité reprendre les discussions avec les organisations syndicales.
Stanislas Guerini, fraîchement reconduit au poste de ministre de la Fonction publique, a annoncé que le gouvernement prévoit de présenter un projet de loi visant à réformer la structure des rémunérations des agents via le renforcement de la valorisation du mérite, d’ici l’automne 2024.
Un projet contesté par la CGT, précise Céline Verzeletti, co-secrétaire de l’Union générale des syndicats de l’Etat CGT, et membre du bureau confédéral de l’organisation, durant une interview accordée à Capital.
« Le gouvernement insiste avec son projet de loi pour réformer la fonction publique et notamment pour renforcer le système de rémunération au mérite. Pourtant, aucune organisation syndicale n’a réclamé un tel texte », déplore-t-elle.
« A la CGT, ça ne nous convient pas » !
« A la CGT, nous sommes fortement opposés à une réforme de la rémunération au mérite, qui conduirait à déstructurer encore davantage la fonction publique. Que ce soit une meilleure valorisation du mérite individuel ou collectif, ça ne nous convient pas dans les deux cas« , assure Céline Verzeletti.
« Ce projet n’est pas fait pour nous rassurer : nous tenons au socle du point d’indice pour déterminer les rémunérations des agents et l’avancement doit se faire en fonction de l’ancienneté des agents et non selon d’autres critères », ajoute-t-elle.
« Ce mode de rémunération au mérite crée des inégalités entre les agents«
« Ce mode de rémunération au mérite, s’inquiète-t-elle, crée des inégalités entre les agents. Le système déjà existant de Rifseep (régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel, NDLR) ne fonctionne pas bien : les enveloppes qui y sont allouées sont réduites chaque année donc plus le temps passe, moins d’agents en bénéficient« , détaille-t-elle.
La Direction générale de l’administration et de la fonction publique souligne déjà régulièrement, à travers ses rapports, l’existence d’inégalités significatives entre hommes et femmes dans le secteur public.
Ces disparités s’expliquent en partie par des écarts de primes, les femmes étant souvent moins rémunérées. « Donc vouloir davantage baser la rémunération sur le mérite, c’est de fait risquer d’aggraver les inégalités, au moins entre les hommes et les femmes », poursuit la co-secrétaire de l’Union générale des syndicats de l’Etat CGT.
« Si Stanislas Guerini insiste, on finira par quitter la table des discussions »
« Si Stanislas Guerini continue d’insister sur son projet de rémunération au mérite, on finira par quitter la table des discussions. Plutôt que de perdre du temps à participer à des réunions qui ne servent à rien, on préfère s’affairer à expliquer aux agents pourquoi cette réforme sera très mauvaise pour eux », conclut-elle.