Le prix de l’électricité au négatif, qu’est-ce que ça signifie pour l’Allemagne ? Une chose est sûre, ce n’est pas ce que vous imaginez ! On vous fait le point sur la question.
Qu’entend-on par « prix négatifs » ?
On parle de « prix négatifs » dès lors que « l’offre excède la demande ». Cette tendance gagne de plus en plus d’ampleur « avec la montée en puissance des énergies renouvelables intermittentes, comme le solaire et l’éolien, qui sont devenus légalement prioritaires sur le réseau », relaie le site la-croix.com.
« Dans le même temps, est-il précisé, la consommation n’augmente pas aussi vite que les prévisions, même si l’électrification des usages devrait progresser ».
Cela est certainement dû au « ralentissement de l’activité économique et aux efforts de sobriété », visant à « réduire l’augmentation du prix des factures ».
Prix de l’électricité : l’Allemagne bascule dans le négatif (ce n’est pas une bonne chose !)
Comme précisé dans les colonnes de Business Insider, « l’Allemagne a trop de panneaux solaires, et cela a poussé les prix de l’énergie en territoire négatif ».
En 2023, rappelle le journal Les Echos, l’Allemagne est parvenue à produire « 56 % de son électricité à partir des énergies renouvelables, grâce à la dynamique des éoliennes ».
Cette décision a surtout été motivée par « la Russie qui a coupé son approvisionnement énergétique sur le continent ». Cela concerne presque tout le marché européen.
Durant les heures de pointe de la production solaire, indique SEB Research, les producteurs ont subi une baisse de prix de 87 % sur 10 jours successifs, en mai 2024.
« L’effondrement des prix de l’énergie solaire à l’heure implique un effondrement des revenus des producteurs d’énergie solaire, à moins que les revenus des installations ne soient garantis par des subventions ou par des PPA », peut-on y lire.
« La croissance exponentielle des nouvelles installations de capacité solaire que nous avons observée jusqu’à présent risque de s’arrêter brutalement, est-il souligné.
« Lorsque la production atteint des sommets, les prix ont glissé bien en dessous de zéro. En moyenne, le prix reçu était de 9,1 € par mégawattheure, bien en dessous des 70,6 € payés pendant les heures non solaires », explique Business Insider.
Un stock en abondance, une « destruction » des prix
Les stocks dépassant actuellement la consommation, s’ensuivent alors la « destruction » des prix en Allemagne.
Fin 2023, « la capacité solaire totale a dépassé 81,7 gigawatts alors que la demande n’a atteint que 52,2 gigawatts », note jarne Schieldrop, analyste en chef des matières premières chez SEB.
Quel risque au fil du temps ?
La différence se creuse davantage durant la saison estivale, où il y a un pic de production et une baisse de la demande.
Les consommateurs ne profitent pas forcément des prix bas, étant donné qu‘ »ils consomment généralement plus d’énergie en dehors des heures solaires ».
De plus, « cela épuisera au fil du temps la disponibilité de l’énergie gratuite et fera remonter les prix de l’énergie solaire », annonce Schieldrop. « Cela ouvrira à nouveau la voie à une nouvelle croissance de la capacité d’énergie solaire. »