Si auparavant les arnaqueurs pouvaient encore commettre quelques maladresses les rendant plus facilement identifiables, comme des fautes d’orthographe, des prix relativement bas, etc., les annonces frauduleuses sont désormais presque indétectables, tant sur le fond que sur la forme. C’est la force de ce réseau d’arnaqueurs « particulièrement bien organisé » qui sévit sur Le Bon Coin.
Ils agissaient en toute impunité
Actif depuis 2022, ce réseau spécialisé dans le vol de voitures de luxe opérait depuis l’Oise, en Île-de-France. Entre le mois d’août de l’année du début de son activité et le mois de mars 2023, cette bande d’escrocs a réussi à tromper une quarantaine de personnes, causant un préjudice d’environ 400 000 euros.
Durant tout ce temps, ils opéraient en toute tranquillité et en toute impunité, au grand dam des victimes qui n’ont que les réseaux sociaux pour exprimer leur amertume.
C’est en escroquant, comme ils avaient l’habitude de le faire sur Leboncoin, un agent de police que ces malfaiteurs ont finalement été interpellés.
Des chèques falsifiés, sans provision… Voici comment ces escrocs procèdent pour tromper leurs victimes
Leur mode opératoire est simple : les escrocs repèrent les annonces des particuliers vendant des véhicules de luxe sur le célèbre site de commerce en ligne, Leboncoin.fr.
En démarchant les vendeurs, ils proposent directement d’acheter leurs voitures. Pour ne pas éveiller les soupçons, ils privilégient de conclure l’achat par paiement par chèque, sauf que ce dernier est sans provision.
Bien avant que la victime ne se rende compte qu’on lui a donné un chèque en bois, les arnaqueurs ont déjà revendu le véhicule volé.
Ce n’est pas tout : ils usurpent également l’identité du véritable vendeur pour convaincre plus facilement les potentiels acheteurs.
Des escrocs surpris sans savoir à qui ils avaient affaire
Pensant qu’ils pouvaient une fois de plus tromper la vigilance du policier sans le savoir en lui tendant un chèque falsifié de 17 000 euros, les arnaqueurs ont signé leur propre arrestation.
Le cerveau de la bande et d’autres complices potentiels, toujours dans la nature, pouvant poursuivre l’escroquerie
Dix prévenus ont donc comparu devant les juges le mardi 17 septembre dernier au tribunal de Beauvais, dans l’Oise.
Appelés un à un à la barre, ils ont unanimement refusé de désigner l’identité d’autres éventuels complices, et encore moins celle de leur commanditaire.
« La peur semble régner sur ce dossier« , estime le procureur. Notons que les prévenus sont encore très jeunes. Le plus jeune avait à peine 21 ans et l’aîné, 37 ans.