Se sentant abandonnés par le gouvernement, les agriculteurs annoncent l’acte 2 de leur grève générale qui aura lieu dans quelques jours. Un événement qui risque de paralyser le quotidien de beaucoup de Français. Décryptage.
Les agriculteurs appellent à la grève générale
La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a lancé depuis quelques jours un appel à la grève générale à tous les agriculteurs pour ce lundi 18 novembre 2024, en marge du prochain sommet du G20.
Ce vendredi, les agriculteurs, épaulés par tous les chefs de file des différentes organisations concernées, sont en réunion pour pouvoir coordonner une action commune.
Les blocages de routes au programme ?
Sauf changement de dernière minute, les syndicalistes ne prévoient pas, dans le programme, de blocages des routes, comme ce fut le cas avec l’acte I de leur manifestation.
« Notre objectif n’est pas d’ennuyer les Français« , a déclaré le président de la FNSEA lors d’une conférence de presse organisée le mercredi 13 novembre.
Reconnaissant l’impact négatif de l’acte 1, qui a complètement paralysé la vie de la grande majorité des citoyens, le chef syndical a promis, face caméra, des mobilisations « responsables« .
En effet, « Malgré la frustration, la colère et le désemparement, il est essentiel qu’il n’y ait pas d’atteintes aux biens et aux personnes. »
Tout compte fait, « l’objectif, précisait-il, n’est ni de bloquer [les Français], ni de les ennuyer, encore moins de les affamer« .
Ainsi, le patron de la FNSEA a rappelé que tous les agriculteurs, après l’échec des pourparlers, souhaitent avant tout « faire pression sur les pouvoirs publics pour faire en sorte que nos revendications autour de la dignité de notre métier, des revenus, de la simplification de nos vies au quotidien et de la promotion de la souveraineté alimentaire soient entendues. »
Vers le début d’un mouvement social pacifique
De passage sur France Inter, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) ont écarté de nouveau l’idée de « bloquer les autoroutes« .
Contrairement aux manifestations qui ont marqué le début de 2024, les mobilisations prévues pour ce lundi 18 novembre dans « tous les départements » marqueront le début d’un autre visage du mouvement social.
Une position défendue par la Coordination rurale, le second syndicat agricole du pays, en promettant de son côté « une révolte agricole » responsable.
Tous contre Mercosur…
Les agriculteurs français s’opposent fermement à la ratification de l’accord Mercosur. Ce pacte commercial, qui concerne plusieurs pays d’Amérique latine, pourrait être approuvé lors du sommet du G20 prévu à Rio de Janeiro les 18 et 19 novembre.
« Le message est clair : on veut une cohérence européenne. Face au danger du Mercosur, nous sommes tous mobilisés. Si l’Europe devait valider cet accord, ce serait une catastrophe pour l’agriculture européenne et française« .