Le spécialiste du prêt-à-porter féminin originaire de Haute-Saône, forte de 145 magasins partout en France, avec quelque 380 salariés au total, a demandé à être en redressement judiciaire depuis août dernier.
Mode : cette enseigne très réputée en France demande son placement en redressement judiciaire
Comme rapporté par France 3 Bourgogne-Franche-Comté, « le tribunal de commerce de Dijon a validé le placement en redressement judiciaire formulée par le groupe Christine Laure ».
L’entreprise bourguignonne de prêt-à-porter a commencé à être « en grande difficulté depuis la crise du Covid ». Christine Laure explique devoir « réorganiser son endettement pour poursuivre son plan stratégique ».
« C’était la seule solution pour bloquer notre endettement »
Cette demande, assure l’entreprise dirigée depuis 1997 par les enfants des fondateurs de la marque créée à Gray en 1961, lui permettrait de « geler les dettes antérieures à partir de la date d’ouverture de la procédure, ce qui lui permet de continuer son activité plus sereinement, le temps de rééchelonner ses emprunts bancaires et son PGE (prêt garanti par l’état). »
« C’était la seule solution pour bloquer notre endettement« , souligne Jean-Marc Lasselin, le PDG du Groupe Christine Laure.
Qu’advienne-t-il de ses 380 salariés ?
Les plus de 300 emplois ne sont donc pas menacés. « On sentait que la période était compliquée, mais nous croyons énormément au projet qui nous a été présenté lundi, et on va tout mettre en œuvre pour que ça marche », réagit une Stéphanie Domon soulagée. Celle-ci étant la modéliste du groupe.
« Je me suis dit, encore un magasin qui va nous quitter, et donc, ça serait bien que ça réagisse pour qu’on puisse les garder », confie auprès de France 3, une des clientes de la marque emblématique de l’habillement des femmes.
La disparition de ce type de commerce, ajoute-t-elle, tue « le contact humain » dans les petites villes. De plus, précise-t-elle, elle est très « attachée à la marque qu’elle livrait lorsqu’elle était routière ».
Ce plan stratégique pour relancer le groupe
Pour éviter d’arriver à la liquidation judiciaire, à l’instar de Camaïeu ou de San Marina, le groupe entend « dynamiser les ventes en ligne sur le site e-commerce ».
L’ouverture de nouveaux magasins en France via le système de magasin affilié est également au programme. Tout est bon pour relancer la marque.
Pour informations, 51 des 145 magasins sont déjà aujourd’hui affiliés. « Ils ne sont pas concernés par la procédure ».
« Un plan stratégique ‘‘Horizon 2026’’ est en marche pour adapter notre groupe au nouveau contexte économique, avec des axes forts de développement, notamment vers les affiliés. Mais pour poursuivre ce plan, nous sommes contraints aujourd’hui de traiter et réorganiser l’endettement essentiellement bancaire de Christine Laure (emprunts, prêt garanti par l’État…), sous la protection du tribunal de commerce de Dijon », détaille le communiqué de la direction transmis à L’Est Républicain.
Le tribunal va « certainement proposer un rééchelonnement des dettes. »