Location immobilière : la France face à une raréfaction des appartements et maisons à louer

Location immobilière : la France face à une raréfaction des appartements et maisons à louer

La rédaction
La rédaction
Durée de lecture : 4 minutes
Location immobilière : la France face à une raréfaction des appartements et maisons à louer !-© Shutterstock

Trouver un logement à louer en France relève aujourd’hui d’un véritable parcours du combattant. La pénurie touche tous les types de biens, des studios aux maisons familiales. Mais pourquoi donc cette raréfaction de logements locatifs ? Corinne Jolly, de PAP-Particulier à Particulier, répond à la question pour La Dépêche du Midi.

publicité

« On est à + 27 % » en comparaison aux années précédentes

Ce sont les candidats locataires des grandes villes qui subissent le plus les conséquences de « ce marché immobilier locatif de plus en plus tendu ».

« Le mois de juillet a été très calme avec une baisse de 21 % des recherches. Mais depuis le début du mois, on est à + 27 % par rapport aux années précédentes. », indique d’ailleurs Corinne Jolly dans les colonnes de La Dépêche du Midi.

« 3,31 candidats par bien à louer »

En 2024, relaient nos confrères, l’Observatoire de l’offre et de la demande comptabilise « 3,31 candidats par bien à louer« . Un chiffre en hausse par rapport à l’an dernier, où le nombre de demandes n’était que de 2,71 pour un bien à louer.

publicité

Location immobilière : la France face à une raréfaction des appartements et maisons à louer

Cette raréfaction de l’offre locative, analyse l’experte, est surtout liée à la multiplication des locations saisonnières, notamment dans les zones touristiques.

« À Biarritz ou plus largement au Pays Basque, révèle Corinne Jolly, ces locations de courte durée réduisent sérieusement le nombre de logements potentiels pour ceux qui y habitent toute l’année. »

Mais ce n’est pas la seule explication. L’augmentation des contraintes administratives pesant sur les propriétaires fonciers figurent également parmi les raisons de cette pénurie.

« L’encadrement des loyers dans des villes en zone tendue comme Montpellier ou Paris, contribue à la sous-utilisation des logements, qui sont davantage conservés pour constituer un pied-à-terre ou pour des proches de passage. »

À cela s’ajoute le diagnostic de performance énergétique, désormais obligatoire pour pouvoir louer un logement.

« Dans quelques mois, tous les logements classés G seront interdits à la location à cause de leur mauvaise performance énergétique. À Paris, un tiers des logements est classé F ou G et sera donc interdit à la location ! », précise-t-elle.

Si la loi s’applique dès en janvier 2025 (comme prévu), cela laissera sur le carreau près de 600 000 logements.

« Aujourd’hui, beaucoup de biens dans l’ancien sont classés F et G et donc on est face à des propriétaires qui s’interrogent beaucoup. Certains mettent en vente leur appartement, car ils n’ont pas les moyens de faire les travaux », explique auprès de France 24, Eddy Gapihan, agent immobilier.

« Quand les taux d’intérêt se sont mis à augmenter en 2022, rappelle Corinne Jolly, les primo-accédants ont été les premiers pénalisés, car ils ont eu de plus grandes difficultés à acheter. On assiste à un allongement de leur ‘carrière’ de locataire. »

« Aucun phénomène ne fait baisser le nombre de demandes. »

« Finalement, ce sont les gens plus âgés et les retraités, qui permettent d’avoir un peu de mouvement sur le marché », ajoute-t-elle avant de conclure que « tous ces phénomènes contribuent à la diminution de l’offre ».

Jusqu’à preuve du contraire, précise l’experte immobilière, « il n’existe aucun phénomène qui fait baisser le nombre de demandes. »

publicité
Partager cet article