L’arrivée de l’Euro numérique signe-t-elle la fin de la monnaie sonnante et trébuchante ? Pour répondre à cette question, Christine Lagarde lève le voile sur le sujet. cafebabel.fr vous fait le point sur les dernières nouvelles.
« L’Euro numérique avance… »
« La Banque centrale européenne s’apprête à lancer une nouvelle phase des préparatifs à l’euro numérique. Après les études exploratoires menées depuis deux ans, il s’agit maintenant de mettre sur pied un pilote de ce projet », nous indique Le Figaro.
« La décision formelle de l’introduire ou non » ne serait prise qu’après cela,
probablement dans environ deux ans. Cette monnaie dématérialisée pourrait finir dans nos portefeuilles électroniques vers 2027 ou 2028.
La Commission européenne a présenté une directive au printemps pour établir la base légale de ce concept encore mal identifié.
Si tout se passe comme prévu, cette monnaie du 21e siècle pourrait bien devenir une réalité, aussi bien pour les professionnels de la finance que pour les citoyens.
« Avec les espèces, les banques centrales proposent déjà un moyen de paiement sans risque, largement accessible, facile à utiliser et inclusif. Mais la numérisation rapide de nos économies implique que nous les complétions par un moyen de paiement adapté : l’euro numérique », explique Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, en avril dernier, à la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen.
« En tant que banque centrale, ajoute-t-il, nous devons nous préparer aux évolutions futures et veiller à ce que la monnaie que nous émettons garde son rôle de point d’ancrage monétaire à l’ère numérique, en nous assurant qu’un euro est un euro, quelle que soit sa forme et où que l’on se trouve. Nous renforçons ainsi la confiance du public en notre monnaie. »
Une date pour la phase préparatoire.
La phase préparatoire est donc prévue pour le 1er novembre 2023. “Il s’agira notamment d’achever la rédaction du recueil de règles pour un euro numérique et de sélectionner les fournisseurs en mesure de concevoir une plateforme et une infrastructure pour un euro numérique”, annonce la BCE.
La phase précédente lui, a d’ores et déjà permis de concevoir “un euro numérique qui serait largement accessible aux particuliers et aux entreprises, et distribué par des intermédiaires supervisés, comme les banques”.
« Nous devons préparer notre monnaie pour le futur(…) L’euro numérique est l’occasion pour l’Europe de préserver sa souveraineté monétaire »
Durant ces deux années de tests et d’expérimentations, la Banque européenne centrale tentera ainsi de définir les contours de cette future monnaie virtuelle de sorte qu’elle “réponde à la fois aux exigences de l’Eurosystème et aux besoins des utilisateurs, en termes d’expérience utilisateur, de confidentialité, d’inclusion financière et d’empreinte environnementale”.
Selon Christine Lagarde, présidente de la BCE, « l’euro numérique est aussi l’occasion pour l’Europe de préserver sa souveraineté monétaire, en réduisant notre dépendance à l’égard de systèmes non européens».
«La masse des billets et des pièces, c’est l’amarrage de la monnaie au sens large. Chacun sait qu’une pièce en euros ou un billet de 10 euros seront honorés partout. L’ancre monétaire, c’est ça », assure-t-elle.
« Si on passe à un mode de transaction totalement numérique et que la monnaie de banque centrale n’a pas cette dimension, on prend le risque de perdre notre ancrage», confirme-t-elle les propos de Fabio Panetta.
L’Euro numérique débarque : est-ce la fin des pièces et des billets ?
Pour elle, l‘Euro numérique sera “une forme numérique d’espèces qui pourrait être utilisée pour tous les paiements numériques, gratuitement, et qui garantirait le plus haut niveau de confidentialité”.
Cela signifiera-t-il la fin des pièces et des billets ? Que les sceptiques se rassurent.
Comme expliqué par Christine Lagarde, “il coexisterait avec les espèces, qui seront toujours disponibles, afin de ne laisser personne de côté”.