Selon le gouvernement suédois, les écrans sont responsables de la chute du niveau des élèves, ce qui nécessite un retour urgent aux anciens supports. Explications.
Les avantages du numérique à l’école…
Les nouvelles technologies occupent une place de plus en plus importante dans notre quotidien, et ce, dès l’enfance. À la maison comme à l’école, les plus jeunes ne peuvent plus se passer des écrans.
Avec l’intégration du numérique et des objets connectés dans les programmes scolaires, les élèves des maternelles peuvent ainsi accéder plus facilement à un nombre illimité de documents sonores et visuels, tels que des chansons, des quiz interactifs, des documentaires, etc. Cela peut encourager, dès la petite enfance, la recherche d’informations.
Le fameux cahier de correspondance, d’une efficacité limitée, a depuis plusieurs années laissé place à Pronote, une plateforme numérique qui facilite la communication entre les établissements et les parents d’élèves.
Elle offre un accès direct aux résultats scolaires, à l’emploi du temps, au suivi des absences, et bien plus encore.
Déconcentration, difficultés à mémoriser… Les inconvénients l’emportent sur les avantages
Néanmoins, plusieurs inconvénients qui peuvent emporter sur ses multiples avantages sont à noter.
En effet, de nombreuses recherches indiquent l’exposition prolongée et systématique aux écrans provoque une déconcentration pathologique chez les élèves, plus particulièrement pour ceux qui sont déjà sujets à des troubles d’attention.
D’autres études ont par ailleurs montré que lire un quelconque document sur un écran rétroéclairé fatigue beaucoup plus vite que sur un support en papier.
La même activité rend la mémorisation ainsi que la compréhension plus difficile, notamment chez les plus jeunes.
Baisse du niveau scolaire
En établissant une corrélation entre la baisse du niveau scolaire et l’usage des écrans, le gouvernement suédois a pris des mesures radicales en prônant le retour aux manuels scolaires.
Dans ce pays, ces quinze dernières années, les livres avaient été remplacés par des tablettes. Pour briser ce cycle qui menace l’avenir même des enfants, l’État a mobilisé des fonds considérables.
Depuis 2023, 60 millions d’euros ont été alloués à l’éducation pour permettre à chaque élève de posséder au moins un livre par matière. Un budget réduit à 44 millions d’euros pour cette année et pour 2025.
De nombreuses associations françaises dénoncent la « casse par le numérique »
En France, de nombreuses associations, comme « Adolescence sans portable » et CoLINE, conscientes des menaces que représentent réellement les écrans pour les enfants, continuent de tirer la sonnette d’alarme dans l’espoir que les autorités prennent, elles aussi, leurs responsabilités.
« L’école se numérise progressivement depuis plus de dix ans maintenant, et ces dernières années, ça avance à marche forcée« , constate Audrey VINEL, co-fondatrice de CoLINE au micro de TF1.
Et de poursuivre : « Mais force est de constater que depuis tout ce temps, ni les fédérations de parents d’élèves ni les syndicats enseignants ne se positionnent clairement contre cette casse par le numérique« .
« C’est pour répondre à ce silence coupable que nous avons entrepris de créer ce collectif national« , a-t-elle souligné.
« Depuis 2019, les élèves dans ces établissements [Grand-Est est, la région pionnière du lycée « 4.0 »] n’ont plus de livres. On nous dit que c’est pour la santé des enfants, pour protéger leur dos, mais quand je vois les miens avachis dans leur lit devant leurs écrans, je ne suis pas sûre que ce soit meilleur pour leur dos, sans parler de leur cerveau« a-t-elle déploré.