Faut-il s’inquiéter ? Le gouvernement vient d’intensifier son programme de surveillance de masse sur les recherches effectuées sur plusieurs plateformes populaires telles qu’Instagram, TikTok, Google, etc.
Ce que les attentats du 11 septembre ont changé
Depuis l’un des attentats les plus meurtriers de l’histoire, survenu aux États-Unis le 11 septembre 2001, les technologies destinées à surveiller la population dans sa globalité se sont développées à une vitesse exponentielle.
Une politique justifiée par de nombreux pays, aussi bien démocratiques que totalitaires, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Mais il est plus difficile de croire que ces outils capables de capter des quantités illimitées de données se limiteraient seulement aux « solutions techniques ». La limite avec la surveillance est d’ailleurs bien mince pour ne pas tenter les gouvernants de la franchir.
Qu’est-ce que la surveillance de masse ? Un ancien ingénieur de la DST répond
L’ancien ingénieur de la Direction de la surveillance du territoire (DST), un grand spécialiste des écoutes, auteur de « Confidences d’un agent du renseignement français (éditions Robert Laffont) » définit ce terme, au micro de Radio France, comme suit :
« Une surveillance est « de masse » quand elle n’est pas ciblée. Le travail des forces de sécurité est de collecter des informations sur des gens intéressants. Mais dès que l’on cherche des informations sur tout le monde en espérant en obtenir indirectement sur des gens intéressants, cela devient de la surveillance de masse« .
« La dérive, insiste le technicien, c’est la tentation de l’exécutif de recourir à la technologie parce que c’est facile. C’est ce qu’on appelle, précise-t-il, le « techno-solutionnisme », qui consiste à considérer que la technologie est là, disponible, qu’elle permet de faire beaucoup de choses et qu’on peut afficher des résultats« .
Surveillance de masse ou simple veille ?
Depuis octobre dernier, Matignon, via le Service d’information du gouvernement (SIG), en charge de la communication de l’exécutif, dans le but d’élargir sa politique de surveillance des activités des Français en ligne, a lancé un appel d’offre qui devrait débuter en 2025.
En effet, l’État cherche à renouveler son système de veille, un marché public déjà attribué il y a quatre ans, mais limité dans les publications sur les réseaux sociaux comme Twitter, Instagram ou TikTok.
Élargi sur des moteurs de recherche comme Google, l’objectif affiché, selon BFMTV, n’a pas changé : « analyser des millions de publications pour mieux comprendre les sujets de préoccupation qui émergent » afin d’améliorer les services publics.
« Ce sont des outils complémentaires aux études d’opinion, qui se contentent d’analyser ce qui est diffusé (publiquement, ndlr) sur les réseaux sociaux« , explique une source gouvernementale.
Le budget alloué à ce programme est passé de 2,8 millions à plus de 5 millions d’euros.