Malgré l’engagement de la mairie de Strasbourg de reloger les résidentes sans papiers qui occupaient le squat de La Pigeonne à Cronenbourg après sa fermeture, les responsables de l’association, soutenus par leurs membres, ont manifesté place de la République pour protester contre sa fermeture.
Une décision de justice
Pour rappel, une décision de justice a été rendue à la fin du mois d’août dernier, ordonnant l’expulsion du squat pour femmes et personnes queer La Pigeonne.
Cela a contraint, contre la volonté des responsables de l’association, les quatre résidentes à quitter les lieux et à trouver un autre endroit où se loger.
La Pigeonne dénonce cette expulsion…
Pour exprimer leur mécontentement, l’association a organisé un rassemblement le mardi 10 septembre devant le centre administratif de la Ville de Strasbourg, avant que celui-ci ne soit déplacé place de la République, face à la préfecture du Bas-Rhin.
L’objectif : dénoncer la fermeture du squat et faire pression sur la municipalité écologiste afin qu’elle trouve une solution d’hébergement pour ces quatre femmes sans papiers.
La mairie se montre plus flexible
Le 9 septembre, un jour avant la manifestation, la mairie a annoncé avoir trouvé la solution d’hébergement tant attendue.
Les quatre femmes concernées par cette affaire pourraient donc être logées dans une maison d’accueil située à la Montagne Verte, rue d’Ostwald.
« Une visite sera organisée au courant de la semaine », a communiqué Christelle Wieder, chargée des droits des femmes à la municipalité, dans les colonnes de Rue89 Strasbourg.
« C’est une petite maison qui permettra de préserver l’esprit de l’association, pour que ces personnes ne perdent pas le lien qu’elles ont », a-t-elle ajouté, tentant ainsi d’apaiser la colère des membres de La Pigeonne.
Pour prouver la volonté de la commune de résoudre le problème en profondeur, l’adjointe chargée de la solidarité, Floriane Varieras, a poursuivi : « Nous regrettons le malentendu avec l’association. »
Et de préciser : « Nous avions proposé un accompagnement social à plusieurs reprises, mais il n’y avait pas eu de suites. Nous ne savions pas exactement combien de personnes devaient être relogées », explique toujours Floriane Varieras. « Comme elles ne sont que quatre, c’était une situation gérable pour nous », s’est-elle réjouie.
Cependant, un « loyer symbolique » est prévu à cet effet. En plus, les charges reviendront également aux frais de ces quatre femmes.
Une amende de 27 000 euros
Rappelons par ailleurs que la justice, en ordonnant l’expulsion des squatteuses, a aussi condamné ces occupantes illégales de la maison de Cronenbourg à payer une amende de 27 000 euros aux propriétaires du bien.