Afin d’assurer la sécurité de tous les usagers de la route, les autorités ne cessent de renforcer les sanctions pour dissuader les comportements dangereux. C’est notamment le cas de cette infraction de plus en plus répandue dans les grandes villes.
Une inconscience générale
La mort de la petite Kamylia, percutée par un jeune homme en pleine adolescence le 1er septembre dernier, a relancé le débat sur les rodéos urbains, une pratique dangereuse, particulièrement répandue dans les grandes agglomérations.
Si la plupart des délinquants routiers ne mesurent pas toujours le réel danger des rodéos urbains, certains, cherchant à attirer l’attention, ne peuvent s’empêcher de les pratiquer. D’autres encore sont motivés par le plaisir de transgresser les interdits.
« Nombreux sont ceux qui veulent transgresser, cela leur procure de l’adrénaline, de l’excitation », affirme Rémy Josseaume, l’avocat en droit routier, dans les colonnes du JDD.
« Si cela devient légal, 40 à 50 % des adeptes arrêteront d’en faire, mais ce n’est pas une solution », ajoute-t-il.
Des profils différents
Souvent assignés aux jeunes, les profils des adeptes des rodéos urbains sont tout de même variés.
On peut citer entre autres « des jeunes de quartier qui se fichent du code de la route, comme des règles de la société», souligne l’avocat.
Ce n’est pas tout. Il y a également « des passionnés d’automobile, qui en aiment la performance, la prouesse technique », a-t-il poursuivi.
Malheureusement, « certains le minimisent ou n’en n’ont pas conscience, ce qui est sûrement le cas du jeune de 19 ans », précise Rémy Josseaume.
Que dit la loi ?
Le code de la route interdit les rodéos urbains depuis longtemps. Considérée comme un délit, cette infraction est punie de sanctions particulièrement sévères.
En cas de récidive, elle est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 15 000 euros et d’une peine de 12 mois d’emprisonnement.
Depuis juin 2024, si l’acte est isolé, il est classé comme une infraction mineure, mais la sanction reste conséquente : un retrait de deux points sur le permis de conduire et une amende forfaitaire de 68 euros.
« 90 % des rodéos urbains sont impunis »
Bien que la loi soit stricte, l’interpellation de ces délinquants routiers demeure difficile dans la pratique.
« Nous avons pour consigne de ne pas engager de course-poursuite, donc à moins que le délinquant s’arrête de lui-même, c’est compliqué », regrette Yann Rouchier, secrétaire général du syndicat policier FPIP, cité par la même source.
« Si nous blessons l’auteur, nous sommes mis au pilori médiatique. Il est difficile de les attraper, et puis même si nous y parvenons, la justice ne suit pas », ajoutait-il encore. Et de conclure : « je pense que 90 % des rodéos urbains sont impunis, alors ça incite à recommencer ».