Qui profitent réellement de la fraude sociale estimée à 13 milliards d’euros par an ? CafeBagdad vous donne les détails.
Fraude sociale : détournement de 13 milliards d’euros, 1/3 uniquement « attribuable aux assurés sociaux »
L’idée reçue laisse souvent entendre que ce sont les bénéficiaires des aides sociales qui fraudent le plus.
Mais il faut croire que la réalité est tout autre. La preuve avec ce rapport dévoilée par le Haut Conseil au financement de la protection sociale (HCFiPS) le mercredi 25 septembre dernier.
Et pour cause, les deux tiers de la fraude sociale sont commises par les entreprises et les travailleurs indépendants (jusqu’à 56%).
« Seul un tiers est attribuable aux assurés sociaux« , peut-on lire dans les colonnes de L’Humanité. Les 10% du montant de la fraude revient aux professionnels de santé.
« La fraude sociale est souvent réduite à la fraude au RSA ou à la fraude à la résidence, ce qui tend à nourrir un discours ‘anti-pauvres‘ », commente le HCFiPS dans son rapport gouvernemental.
Le risque de fraude est particulièrement prononcé chez les micro-entrepreneurs, d’après les conclusions de l’organisme placé auprès du Premier ministre.
Un état des lieux de la fraude sociale commandée par le gouvernement Borne.
Le HCFiPS a été saisi le 9 juin 2023 par l’ancienne cheffe de l’exécutif Elisabeth Borne afin de faire un état des lieux sur la fraude sociale.
Dans cette optique, plusieurs spécialistes ont été auditionnés, à savoir « la Cour des comptes, la Direction de la sécurité sociale ainsi que les organismes de sécurité sociale ».
Une « crédulité »
L’organisme dénonce une certaine forme de « crédulité » de l’État, qu’il accuse de ne pas être suffisamment « observateur« , particulièrement dans les secteurs de la garde d’enfants et des Ehpad, assujettis au principe de rentabilité.
Le HCFiPS pointe également du doigt les pratiques frauduleuses de certaines entreprises qui profitent du système de remboursement intégral des audioprothèses.
La synthèse a par ailleurs mis en évidence l’asymétrie des contrôles. En effet, les « outils de contrôle » sont davantage stricts sur les assurés sociaux que sur les entreprises, de quoi favoriser la fraude de ces dernières.
L’État est accusé d’une certaine naïveté en confiant des services publics à des acteurs privés qui n’hésitent pas à en abuser. De quoi rappeler les « scandales d’Orpea dans les Ehpad et celui des crèches privées ».
« Il n’y a aucune volonté de traiter les vraies causes du déficit de l’État »
Les centres dentaires et optiques ouverts surfacturent des services de moindres qualités à l’Assurance-maladie. « Des ministres et des parlementaires sont directement liés à certains groupes financiers », qui profitent de ces finances publiques.
« Il n’y a aucune volonté de mettre en avant et de traiter les vraies causes du déficit de l’État », peut-on lire sur le site de L’Humanité.