La plateforme gouvernementale France Travail, censée aider les personnes sans emploi, les exposerait, via des « offres frauduleuses » et « bidons », à « plus de dépressions et de tentatives de suicide », dénonce la CGT chômeurs.
L’irresponsabilité criante de France Travail, selon la CGT Chômeurs
Une étude menée par la CGT Chômeurs, publiée le jeudi 29 août 2024, a montré que plus de la moitié des offres publiées sur le site officiel de France Travail sont frauduleuses.
Les syndicalistes pointent du doigt l’irresponsabilité de l’opérateur public face à une telle situation.
L’étude a été effectuée en prélevant du site officiel de France Travail « toutes les offres d’emploi des secteurs de l’industrie, de la santé et des services à la personne, dans onze villes cibles« , explique Pierre Garnodier, secrétaire général de la CGT Chômeurs dans les colonnes de L’Humanité.
En se basant sur certains principes directeurs du Code du travail encadrant les offres d’emploi, la CGT Chômeurs a constaté que « sur les 1 844 offres trouvées, 55 % sont illégales ».
France Travail contredit l’étude de CGT chômeurs
Reconnaissant les faits, la plateforme gouvernementale estime que cette irrégularité ne concernerait que 7 % des annonces qu’elle a reprises sur son site. Supposant que cela reflète la situation, le secrétaire général estime que c’est « déjà énorme en soi« .
Mais en réalité, « ce chiffre est faussé« , affirme-t-il. La preuve ? « Nous avons également noté que 80 % des offres sur leur site proviennent de partenaires extérieurs et non pas seulement 50 %« , assure-t-il.
Que dit le Code du travail ?
Selon la législation en vigueur, chaque annonce devrait « être le strict reflet du contrat de travail qui sera signé et ne pas comporter de mention susceptible d’induire en erreur« , poursuit-il.
Une exigence que la majorité des offres reprises par France Travail ne respectent pas. « Par exemple, indiquer qu’une offre de CDD peut déboucher sur un CDI est illégal, car cela ne correspond pas à la réalité du contrat signé« , détaille Pierre Garnodier.
Des offres « bidons » aux conséquences désastreuses pour les demandeurs d’emploi
Il y a aussi des offres quasi inexistantes, note l’étude. « Elles sont sur le site de France Travail, mais en cliquant sur le lien pour aller sur le site du partenaire, il est indiqué que l’offre a déjà été pourvue, mais elle n’a pas été retirée du site« , précise le secrétaire général, toujours selon L’Humanité.
Chez les personnes précaires, cela accentue fortement des sentiments négatifs allant d’un simple désespoir à une forte dépression, qui peut aboutir à une tentative de suicide, regrette le principal intéressé.