Les JO 2024, un fiasco pour bon nombre des propriétaires, notamment pour ceux qui espéraient louer leurs biens à des prix vertigineux ! Plusieurs d’entre eux doivent aujourd’hui revoir leurs ambitions. Témoignages.
Flop des locations JO 2024 : ces propriétaires qui espéraient rouler sur l’or déchantent
C’est le cas d’Adriana Herani, propriétaire d’un petit T2 à Barbès. La femme de 39 ans ne trouve pas preneur et ce, même si elle a déjà concedé à passer de 300 euros la nuitée à 250 euros. « Toujours personne », déplore-t-elle.
Idem du côté de Victor Aussal et de sa copine propriétaire d’un 40 m² à la Goutte d’Or, quartier dans le nord de Paris.
Le couple comptait profiter des Jeux Olympiques 2024 « pour louer leur deux pièces à 280 € la nuitée » et financer avec leur voyage d’un mois en Asie.
A 6 mois de leur annonce, « toujours aucun locataire, aucune demande. Je pense qu’on va redescendre au prix du marché voire en-dessous, comme ça s’est passé à Londres » en 2012, déplore-t-il.
Nathaniel Bruneau, cet habitué d’Airbnb de 40 ans, pensait louer son 35m² à 800 euros la nuit. Son bien qui donne sur le plus chic canal Saint-Martin est -en temps normal- loué à 200 euros la nuitée.
« Tu as le triple d’offres »
Même en tirant le tarif vers le bas, il n’est sûr de rien. « J’espère avoir des clients de dernière minute », espère-t-il toutefois en baissant son prix à 600 euros.
Il reste néanmoins conscient que la concurrence est rude. « Tu as le triple d’offres par rapport à l’année dernière, 130.000 au lieu de 50.000 », précise Nathaniel.
« Il y a plus de demandes qu’une année normale mais il y aussi beaucoup plus d’offres, confirme d’ailleurs Quentin Brackers de Hugo, cofondateur de la conciergerie HostnFly, conciergerie Airbnb n°1 pour la gestion de locations.
« Le nombre de logements en location a été quasiment multiplié par deux donc la demande additionnelle est très diluée », ajoute le cofondateur de la conciergerie qui gère 2.500 logements à Paris et alentours.
« Le public dans une position très attentiste »
Les prix des logements réservés sur sa plateforme « deviennent de plus en plus abordables », soit « 20% de moins qu’il y a un mois », relaie Sud Ouest.
Le dirigeant mise encore sur « des réservations de dernière minute ». Il espère passer de 30% (actuellement) à « autour de 60/70% » de taux d’occupation.
Chez Airbnb, peut-on lire, « les nuitées réservées au premier trimestre pour des séjours pendant la période des Jeux ont été plus de cinq fois supérieures à ce qu’elles étaient en région parisienne à la même période l’année précédente ».
« Le public européen et le public français sont dans une position très attentiste », anticipant un rééquilibrage entre « l’offre et la demande (…) pour avoir peut-être des meilleurs prix, si les biens ne partent pas », estime Pierre-Louis Monteiro, chargé de mission à l’Adil (Agence départementale d’information sur le logement) de Paris.
«Un retour vers la réalité »
« Sans doute qu’il y a un retour vers la réalité. Les prix baissent, oui, mais restent toujours assez élevés et ça reste toujours beaucoup plus, entre guillemets, intéressant et lucratif que la mise en location classique », conclut ce responsable sollicité par les bénévoles des JO pour se loger.