Comme expliqué par le ministre délégué chargé des transports lors de son passage dans le Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro, le très polémique contrôle technique obligatoire des deux-roues ne vise aucunement à « embêter » les motards, « mais (plutôt) de les protéger », plaidait Clément Beaune. À combien reviendrait-il ? cafebabel.fr vous donne la réponse.
Le CT pour 2 roues : vraiment « inutile » ?
« Ce contrôle est inutile et idiot », martèle Didier Renoux, délégué général de la Fédération française des motards en colère (FFCM) auprès du Parisien.
« Il ne va rien changer au nombre de deux-roues sur les routes », poursuit-il. Ce dernier estime que 40 000 deux-roues sur 4 millions sont encore aujourd’hui « non conformes ».
« Il faut 20 minutes pour changer un pot d’échappement, les personnes qui trafiquent leur véhicule pourront très facilement le contourner… », illustre Didier Renoux en évoquant l’exemple des nuisances sonores. Pour lui, le contrôle technique ne suffira pas à arrêter les « mauvaises pratiques ».
Les associations ne sont pas du même avis. Pour ne prendre que l’opinion du Ras le Scoot, celle-ci estime qu’« en tardant à rendre effectif le contrôle technique des 2RM, le gouvernement laisse se tuer sur la route les motards ».
Comme officialisé par ce dernier, il sera appliqué d’ici début 2024. Le gouvernement souligne son souhait de rendre la mesure « la moins pénalisante possible ».
« Cela suscite beaucoup d’inquiétude pour les motards, je l’entends », ajoute-t-il. « Mais c’est justifié et proportionné. »
Ce qu’on sait déjà de son calendrier.
Son entrée en vigueur se fera de façon « progressive« , la priorité étant donné aux deux-roues les plus anciens.
De ce fait, les véhicules neufs ne seront contrôlés qu’après cinq ans, contrairement aux automobilistes pour lesquels ce délai est de quatre ans après la première immatriculation.
Pour les motos et les scooters, le contrôle technique sera effectué « tous les trois ans« , précise le ministère des Transports.
Pour éviter « un goulet d’étranglement » dans les centres de contrôle, sa mise en place sera donc échelonnée jusqu’au 1er janvier 2027.
Les véhicules contrôlés en 2024 seront ceux ayant été mis en service avant le 1er janvier 2017. L’année suivante, en 2025, ce seront les véhicules mis en circulation entre 2017 et 2019 qui passeront au contrôle, et ainsi de suite.
Contrôle technique des deux-roues : ce montant à payer pour rester sur la route
Questionné sur le tarif du nouveau contrôle technique, Clément Beaune indique « se battre pour que ce soit autour d’une cinquantaine d’euros« . Mais rien n’est encore acté.
« C’est en discussion avec les centres techniques pour mettre la pression et baisser le plus possible le prix », révèle-t-il.
Comme rappelé par nos confrères de tf1info, le coût moyen du contrôle technique des automobiles tourne autour de 80 euros.
« Autoplus tablait « entre 50 et 70 euros par véhicule », semblable au prix affiché chez nos voisins, rapporte Le Parisien autour de 48 euros en Belgique et de 50 euros à 80 en Italie ». Ce tarif, peut-on y lire, ne tient pas compte du budget des réparations éventuelles à effectuer ».
« C’est une escroquerie » !
« Il faudra faire monter le personnel en compétence avec une formation de plusieurs semaines. Tout cela va prendre du temps… », commente pour sa part Geoffrey Michalak, directeur général adjoint métiers de SGS, regroupant 30 % du marché avec les marques Autosécurité et Sécuritest.
Néanmoins, l’examen sera beaucoup plus simple que celui des voitures, avec 4 fois moins de points de contrôle, selon le ministère des Transports.
« Cinquante balles pour faire le tour d’une moto en dix minutes, c’est une véritable escroquerie », réagissait auprès de l’AFP, Jean-Marc Belotti, l’un des coordinateurs de la Fédération française des motards en colère (FFMC).
À quoi les motards devraient-ils s’attendre en cas de défaut du contrôle ? Fort probablement à « une amende de 135 euros, voire une immobilisation du véhicule », glisse le quotidien francilien.
Affaire à suivre…