« Nous allons généraliser les contrôles d’ici 2025…« . Face à la recrudescence des fraudes aux compteurs Linky qui génère plusieurs centaines de millions de pertes, Enedis est en train de mettre en place un nouveau système pour traquer les clients malhonnêtes.
Compteurs Linky inviolables ?
Il y a neuf ans, les autorités, pour mieux promouvoir les nouveaux compteurs communicants Linky, les présentaient comme inviolables. Mais la réalité semble démontrer le contraire.
Alors que le coût des factures a augmenté de 43 %, de nombreux prestataires illégaux, qui pilulent sur les réseaux sociaux, proposent leurs services pour réduire les charges jusqu’à 70 %.
Cette intervention, qui ne dure que 6 minutes et 15 secondes, coûte environ 350 euros pour les particuliers et 600 euros pour les professionnels, selon un fraudeur qui a accepté de faire une démonstration face à l’équipe de Sept à Huit.
Une fraude devenue source de revenu confortable…
Et ce n’est loin un coup de publicité. En faisant quelques manipulations, un compteur de 2500 voltampères est réduit à 750 voltampères. Ce qui réduirait assurément à hauteur de 70% le montant de la facture d’électricité.
« C’est très simple, même un ado pourrait le faire (…) Je n’ai absolument pas de formation d’électricien. Si vous savez un peu vous servir de vos dix doigts, ça marche très bien », témoigne un autre trafiquant dans un reportage de TF1. Et celui-ci vit même de ce « business florissant ». « Ça revient, révélait-il, entre 2000 et 3000 euros par mois ».
Ce qui reflète combien les trafiquants aux compteurs Linky sont sollicités un peu partout. « Depuis 2022, le vol d’électricité a augmenté de deux térawattheures », admet le directeur du programme « pertes et fraudes » d’Enedis, Bertrand Boutteau.
Et de préciser : « C’est comme si la Charente-Maritime avait arrêté de payer l’électricité. Cela représente un coût de 250 millions d’euros ».
Compteurs Linky : Enedis double ses effectifs pour faire payer les fraudeurs
Mais le gestionnaire du réseau électrique ne compte pas rester les bras croisés. S’il a déjà mené de nombreuses actions par des contrôles surprises sur terrains, cela va s’accentuer à partir de l’année prochaine.
« Nous avons créé une direction de projet« , déclare dans les colonnes de La Dépêche un porte-parole d’Enedis Toulouse. « Actuellement, 250 collaborateurs de l’entreprise sont mobilisés sur ces enjeux« , a-t-il précisé.
Et d’ajouter : « Nous allons doubler ces effectifs pour atteindre 500 personnes dans le courant de l’année 2025« .
Trois ans de prison et 45 000 euros d’amende : ce que risque le vol d’électricité
Une première campagne de contrôle, ciblant près de 500 clients, a déjà été mise en œuvre dans cinq régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Île-de-France, Grand Est, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Pour rappel, le vol d’électricité est sévèrement sanctionné par la loi, avec trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.