Chômage : vers une retraite au rabais pour les personnes bénéficiaires de cette aide. On vous en dit plus dans nos prochaines lignes.
Gabriel Attal s’emploie à « combattre les trappes à inactivité«
Pour parvenir à son objectif du « plein-emploi« , Gabriel Attal se dit prêt à tout mettre en œuvre pour y parvenir. Pour cela, le chef de l’exécutif veut s’employer à « combattre les trappes à inactivité » qui pourraient lui mettre des embûches. Son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale du 30 janvier 2024 en dit long sur le sujet.
Bascule vers le RSA.
Rappelons que fin janvier dernier, le Premier ministre a « annoncé la suppression de l’allocation spécifique de solidarité (ASS) pour les chômeurs en fin de droits. »
L’ASS permet aux chômeurs ayant épuisé leurs droits à l’assurance chômage de percevoir une allocation mensuelle pendant une durée maximale de 24 mois.
« Nous considérons que la retraite doit être le fruit du travail, et donc nous proposerons la bascule de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) au revenu de solidarité active (RSA) et la suppression de cette allocation« , poursuit-il.
Le RSA n’est nul autre que le dispositif d’aide qui s’adresse aux personnes aux revenus modestes pour leur garantir un revenu minimal. Son montant s’élève à 635,75 € depuis le 1er avril 2024.
L’ASS s’élève quant à elle à 18,17 € par jours, soit 550 € par mois. L’allocation de solidarité spécifique peut être perçue pendant 6 mois, renouvelable.
Qu’est-ce qui pose problème ?
Le montant du RSA est certes supérieur à celui de l’ASS, son problème c’est qu’il « n’ouvre aucun droit à la retraite » alors que l’allocation de solidarité spécifique permet de valider un trimestre de retraite tous les 50 jours d’indemnisation.
Pour obtenir une retraite à taux plein, il est nécessaire de cumuler un certain nombre de trimestres. Ce nombre varie en fonction de l’année de naissance.
En cas de manque de trimestres, la retraite est amputée d’une décote. De plus, l’ASS contribuait à l’acquisition de points auprès du régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco.
Chômage : pourquoi certains allocataires vont-ils être pénalisés pour la retraite ?
La suppression de l’ASS annoncée par le gouvernement risque donc de pénaliser doublement les chômeurs de longue durée. D’une part, ils ne pourront plus valider des trimestres pour la retraite et d’autre part, ils ne pourront plus cotiser au régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco.
« La date exacte de cette suppression n’a pas encore été fixée. Mais une chose est sûre, cela pourrait être un bouleversement majeur pour plus de 261 200 bénéficiaires (chiffres de 2023) de l’ASS », peut-on lire dans les colonnes du Parisien.
« Cela a été un vrai choc, raconte à l’Humanité, Dominique, au chômage depuis bientôt 3 ans. S’ils suppriment l’ASS, je bascule au RSA. Et pour moi, c’est une catastrophe. »
« Je suis née en juin 1963. Ce qui veut dire qu’avec la dernière réforme des retraites, je dois cotiser 170 trimestres. L’ASS devait me permettre de faire la jonction, mais si je bascule au RSA, je ne cotiserai pas. », Déplorait-elle.