Le gouvernement envisage-t-il de couper dans les APL ? C’est la question qui agite les associations de défense des locataires et les plus fragilisés par la crise économique.
6 millions de ménages bénéficiaires.
Les APL – qui bénéficient à près de 6 millions de foyers et 13 millions de personnes – sont spécialement destinées à couvrir une partie du loyer ainsi que des charges locatives des bénéficiaires. Le montant de ces aides personnalisées du logement varie d’une région à l’autre et en fonction de la composition du foyer. Pour une personne seule, l’aide peut aller de 243€ à 298€ par mois. Pour un couple avec un enfant à charge, elle grimpe de 331€ à 406€ !
«Nous avons des économies à faire, des efforts à faire»
«Dès 2025, nous avons des économies à faire, des efforts à faire qui sont automatiquement revus à la hausse. On est plus proche des 20 milliards d’euros que des 12 milliards», expliquait Thomas Cazenave, le ministre chargé des Comptes publics, le 6 mars dernier.
« Toutes les options sont (pour l’instant) sur la table » pour tenter de redresser les finances publiques. Selon l’hebdo Paris Match, le gouvernement réfléchirait à une nouvelle baisse des aides au logement ?
APL : vers une baisse du montant des aides personnalisées au logement ?
Joint par nos confrères du magazine Capital, l’Etat dément la rumeur. «Il n’y a aucune réforme des APL dans les cartons. Aucune réforme sur ce sujet n’a été évoquée», réagit le cabinet du ministre du Logement, Guillaume Kasbarian.
«Je ne sais pas d’où cette information est venue», s’est également étonné Thomas Cazenave, le même jour, sur France Info.
« Ces aides représentaient 13,9 milliards d’euros de dépenses publiques dans le budget 2024, rappelle le magazine Capital. 500 millions d’euros de plus que l’année précédente ».
Une réserve que Bercy ne manquerait pas de regarder avec intérêt. D’autant que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, ne s’est pas prononcé sur la question.
«C’est un sujet hypersensible de toucher à ces aides(…) Ce serait tentant »
«D’un point de vue technique, ce serait tentant, reconnaît Henry Buzy-Cazaux, président fondateur de l’Institut du Management des Services Immobiliers. Mais socialement, c’est un sujet hypersensible de toucher à ces aides», ajoute-t-il.
Baisser les APL pour faire baisser les loyers ? Est-ce vraiment la solution ? D’après Henry Buzy-Cazaux, «On sait que dans les grandes villes étudiantes, notamment, les loyers des studettes ou des chambres peuvent paraître anormalement élevés. Et les aides sont distribuées aux étudiants sans tenir compte des revenus des parents».
Taper dans ces aides ferait-il réellement baisser les loyers ? Un rapport de la Cour des comptes en 2020 souligne l’absence de consensus sur cette question, malgré de nombreuses études.