Pour divers types d’escroqueries, allant des petites annonces frauduleuses aux arnaques à la romance, le nombre de victimes a augmenté de plus de 60 % ces dernières années. Une réalité sous-évaluée, d’autant plus que la grande majorité d’entre elles omet de signaler les faits et, encore moins, de porter plainte.
411 700 victimes d’arnaques en 2023
Selon une étude réalisée par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), publiée au début du mois de juillet 2024, le nombre de victimes d’escroquerie en France a connu une hausse de 64 % au cours des sept dernières années. En effet, il est passé de 250 900 victimes en 2016 à 411 700 en 2023.
Une étude qui englobe « toutes les escroqueries et les fraudes aux moyens de paiement enregistrées par les services de police et de gendarmerie nationales, hors contraventions », pouvait-on lire dans le communiqué du SSMSI.
Cette investigation a inclus par ailleurs tous les paiements « réalisés à l’aide d’un numéro de carte de crédit usurpé », a précisé la même source.
Les seniors de plus en plus ciblés par les criminels
Ce sont les personnes âgées qui sont « de plus en plus concernées » par ces actes d’escroquerie. En 2016, environ 19 % des victimes étaient de plus de 65 ans, contre 23 % pour 2023.
Ce fléau concerne néanmoins, de façon globale, les « adultes entre 25 et 54 ans », qui représentaient l’année dernière près de la moitié des victimes, ajoute le SSMSI.
L’arnaque plus répandue en ville que dans les campagnes
Autre fait marquant : l’escroquerie est beaucoup plus répandue dans les grandes villes. Chaque année, entre 2016 et 2023, un peu plus de 0,75 % de la population de Paris et des Hauts-de-Seine signalait une escroquerie, tandis que ce chiffre était inférieur à 0,28 % à La Réunion et en Guyane.
Ces statistiques ne donnent néanmoins qu’un aperçu limité de la proportion réelle de ces pratiques délictueuses, car toutes les victimes, pour diverses raisons, y compris la crainte de perdre du temps pour une éventuelle enquête qui n’aboutirait à rien, ne portent pas systématiquement plainte.
Seule une « victime d’escroquerie sur dix » dépose plainte
En réalité, seule une « victime d’escroquerie sur dix » saisit les autorités, selon une enquête nationale de la statistique publique Vécu et Ressenti en matière de Sécurité (VRS) réalisée au courant de 2022.
Compte tenu des modes opératoires presque parfaits des criminels, très peu d’entre eux sont interpellés et mis en cause.
Notons toutefois que « le signalement peut suffire pour se faire indemniser en cas de fraude à la carte bancaire », explique Perceval, le service du ministère de l’Intérieur.