De nombreuses sources syndicales du groupe de distribution Casino ont confirmé la suppression de milliers d’emplois dans le cadre du plan social présenté depuis le mois d’avril dernier. Bien que la direction générale de l’entreprise ait tenté de rassurer en affirmant que « tous les postes supprimés ne se traduiraient pas par des licenciements secs », les organisations syndicales soutiennent le contraire.
Entre 1 293 et 3 267 postes supprimés…
Le nombre exact d’emplois qui seront supprimés n’a pas encore été confirmé par le groupe Casino. Cependant, depuis le début de septembre, au lendemain de la réunion du comité social et économique central (CSEC) tenue le jeudi 5, plusieurs syndicats ont annoncé une fourchette comprise entre 1 293 et 3 267 postes.
Selon les dernières communications de Distribution Casino France (DCF), l’entité chargée de la gestion des magasins et du siège social de l’entreprise, et de sa filiale logistique Easydis, la première prévoit de licencier 2 029 salariés et la seconde, 740.
En tenant compte des emplois au sein de Monoprix, Franprix et des autres sociétés appartenant au périmètre historique de Casino, « ce sont au total plus de 3 000 salariés qui sont concernés » par ce licenciement massif sans précédent, affirme Hervé Preynat, délégué syndical central CFDT d’Easydis, dans les colonnes de l’AFP.
Des centaines de magasins en cessation d’activité
Ces mesures s’accompagnent également de la fermeture de quatre entrepôts du groupe et de la vente de deux de ses sites.
Depuis le début du mois de juillet dernier, Casino avait déjà cédé ses 66 magasins grand format au profit du groupement Les Mousquetaires ainsi qu’à Auchan Retail France.
Au printemps dernier, le groupe avait annoncé la cession de 200 de ses hypermarchés et supermarchés, repris par ses concurrents.
Casino : une procédure de licenciement contestée à l’unanimité par les organisations syndicales
Si « tous les postes supprimés ne se traduiraient pas par des licenciements secs », assure la direction générale du groupe, les organisations syndicales ne partagent pas ce point de vue.
En effet, « concernant le déroulement de l’ensemble de la procédure », tous les syndicats ont émis, à l’unanimité, un « avis défavorable ».
Un avenir incertain…
Par ailleurs, certains élus dénoncent « l’insuffisance de l’information », tout en soulignant également les incertitudes quant à « l’avenir du groupe » à moyen et long terme.
En outre, des représentants du personnel ont critiqué vivement « la faiblesse du volet social, avec des indemnités supra-légales plafonnées à six mois de salaire pour les personnes licenciées ayant plus de vingt ans d’ancienneté et un congé de reclassement fixé à 70 % du salaire brut ».