La nouvelle « taxe lapin » à payer en cas de rendez-vous médicaux non honorés

La rédaction
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La nouvelle taxe lapin à payer en cas de rendez-vous médicaux non honorés
La nouvelle « taxe lapin » à payer en cas de rendez-vous médicaux non honorés !-© Getty images

Attention à la nouvelle « taxe lapin » réservée aux patients qui posent des « lapins » aux médecins. On vous explique tout dans les prochaines lignes de ce nouvel article.

Plusieurs plaintes provenant des médecins à la CNOM.

Les sénateurs souhaitent pouvoir « pénaliser financièrement les patients qui n’honorent pas leurs rendez-vous médicaux », en ne se présentant pas au cabinet de consultation ou en annulant à la dernière minute.

C’est un véritable fléau. Ce ne sont pas moins de 28 millions de rendez-vous médicaux par an qui ne sont d’ailleurs pas honorés.

« Nous recevons régulièrement beaucoup d’appels de médecins qui se plaignent de ce problème », confirme le président du conseil de l’ordre des médecins de Paris, Jean-Jacques Avrane sur le plateau de BFMTV.

Le CNOM pointe du doigt les plateformes de prises de rendez-vous en ligne. « Il faudrait qu’elles prennent des dispositions afin d’éviter ce problème, en rendant par exemple impossible la prise d’un nouveau rendez-vous dans les jours qui suivent une première prise de rendez-vous », propose pour sa part Jean-Jacques Avrane.

Dans un communiqué du CNOM publié en janvier dernier, l’organisme dénonçait la « fréquence des rendez-vous pris en double chez plusieurs praticiens en fonction de la convenance du patient ».

Pour la CNOM, c’est tout juste une « déconsidération pour l’acte médical considéré comme un bien de consommation. »

La nouvelle « taxe lapin » à payer en cas de rendez-vous médicaux non honorés

«Nous venons de lancer une campagne pour responsabiliser les patients et leur rappeler le civisme de base qui consiste à prévenir s’ils annulent un rendez-vous afin de limiter les «lapins», a révélé auprès du Figaro Thomas Fatôme, directeur de l’Assurance-maladie qui préfère miser sur la pédagogie plutôt que sur la sanction.

« La Caisse nationale de l’assurance maladie évalue le taux d’annulation entre 3 et 4 %« , relaie le portail actu.fr. Voilà pourquoi les sénateurs entendent « mettre à la charge des assurés n’honorant pas un rendez-vous en soins de ville une somme forfaitaire ».

« Face aux problèmes d’accès aux soins, alors que l’on manque de médecins, c’est un moyen de rappeler que le temps médical est précieux », justifie Corinne Imbert.

Cet amendement, déposé par la sénatrice LR Corinne Imbert, prévoit « une sanction forfaitaire dont le montant serait fixé par décret, au bénéfice de la Sécurité sociale. », rapporte L’Express.

« Une partie de cette somme, définie dans le cadre des négociations conventionnelles, pourrait être reversée par l’Assurance Maladie aux professionnels de santé concernés en indemnisation », souligne l’amendement dans sa lettre.

Ce qu’en pense le Chef de l’Etat Emmanuel Macron ?

Le président Emmanuel Macron donnait l’air d’être favorable à ce que « ceux qui ne viennent pas aux rendez-vous », soient « un peu sanctionnés », comme il l’a indiqué le 23 avril dernier lors d’une interview au , ou encore lors de la présentation de ses vœux au monde de la santé en janvier :

« Trop de temps médical est gaspillé par un excès d’imprévoyance, de la désinvolture, avec en particulier des rendez-vous non honorés ».

« Ce n’est pas par décret qu’on réglera ce sujet des lapins »

Mais il faut croire qu’Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, s’oppose à la proposition sénatoriale.

« C’est facile d’envisager une taxe lapin pour les personnes qui prennent rendez-vous sur Doctolib (leader du secteur, NDLR), c’est plus compliqué pour ceux qui prennent rendez-vous par téléphone, nous n’avons pas trouvé la solution, même si on travaille d’arrache-pied« , concède-t-il.

« Le gouvernement préfère renvoyer ce sujet aux actuelles négociations entre l’Assurance maladie et les médecins », a fait savoir le ministre à la tribune.

« Ce n’est pas par décret qu’on arrivera à régler ce sujet des lapins », concluait-il. Si le gouvernement active le 49-3 pour faire passer sans vote le PLFSS, cet amendement pourrait ne jamais voir le jour.

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