Malnutrition en Ehpad : encore un nouveau témoignage accablant !

Malnutrition en Ehpad : encore un nouveau témoignage accablant !

La rédaction
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Durée de lecture : 5 minutes
Malnutrition en Ehpad : encore un nouveau témoignage accablant !-© iStock

C’est une honte pour notre société. Une nouvelle enquête révèle une fois de plus des cas de malnutrition alarmants au sein de plusieurs établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Les pratiques mises en lumière sont effectivement choquantes, et dans certains centres, les repas semblent représenter une véritable « punition » pour les résidents.

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Malnutrition en Ehpad : encore un nouveau témoignage accablant !

Selon 60 Millions de consommateurs, « 1 résident sur 4 seulement » parvient à terminer leur repas. Pas étonnant quand l’enquête nous rapporte qu’il s’agit à chaque fois d' »assiettes tristes à pleurer, des plats sans saveur, des aliments moulinés sans raison…« … Une fois de plus, les repas des résidents d’Ehpad sont pointés du doigt dans une étude publiée ce jeudi 26 octobre 2023 par le magazine spécialisé dans la défense des consommateurs.

Alors que « le repas doit rimer avec plaisir », les descriptions des 255 résidents sondés sont « peu engageantes », « dénuées de saveur », ou encore « aliments méconnaissables ».

Ils donnent peut-être l’air d’être « assez équilibrés », mais le goût ou l’aspect du plat est loin de convaincre les principaux intéressés, notamment lorsqu »il est question « de plats « mixés » proposés en cas de difficulté de mastication ou de déglutition. », nous rapporte 60 Millions de consommateurs.

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«Une bouillie immangeable » !

« Sans aucun goût, c’est toujours la même chose, une bouillie immangeable », déplorent plusieurs seniors.

Ce mal ne date malheureusement pas d’hier. Ce n’est pas sans rappeler les scandales d’Orpea et de Korian, des « poids lourds du secteur ».

Les Fossoyeurs, le livre enquête du journaliste Victor Castanet jette un pavé dans la mare sur la « maltraitance systémique des personnes âgées prises en charge en Ehpad et la détresse « .

Outre la « maltraitance et privation de soins« , il était également question de malnutrition.

« Le budget alloué par les gérants de l’Ehpad est ridicule. »

« Contrairement aux idées reçues, le vieillissement augmente les besoins énergétiques, à cause d’un moins bon rendement métabolique », explique Annick Ruffat, diététicienne dans les hôpitaux de Luchon.

« Les régimes sans sel, sans graisse ou hypocaloriques ne devraient plus exister… », abonde le Pr Éric Fontaine, médecin nutritionniste au CHU de Grenoble et président du collectif de lutte contre la dénutrition.

Certaines directions d’Ehpad tentent de rogner sur les coûts, dénonce Jean-Claude dans Les Grandes Gueules.

« Le budget qui nous est alloué par les gérants de l’Ehpad est ridicule. J’ai 5,27 euros pour les quatre repas: le petit-déjeuner, le déjeuner, le goûter et le dîner », dévoile le chef gérant pour une entreprise de restauration collective dans un Ehpad de 70 personnes qui accueille des personnes âgées handicapées.

Ce manque de moyens n’est d’ailleurs pas un cas isolé. « Les 7 500 Ehpad français ne mettent sur la table que 5 à 6 euros environ pour une journée complète de repas voire pas plus de 3 euros dans certains établissements privés ».

« De la malbouffe » !

« Quand on a 11 % d’inflation sur les produits alimentaires et seulement 1 % d’augmentation pour le budget hébergement dans certains départements, cela revient à imposer au gestionnaire d’économiser sur tout, précise Pascal Champvert, président de l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) Les biscottes, les yaourts, le poids des portions de viande, etc. », énumère-t-il auprès de nos confrères.

« Cette diète budgétaire entraîne inévitablement une baisse de la qualité des repas. Dans de nombreux départements, on donne de la malbouffe à nos aînés ! », déplore Pascal Champvert.

« Dans certains Ehpad, ça se passe mieux que dans d’autres, reconnaît au micro de franceinfo Sylvie Metzelard. Il y a un peu plus d’argent, des cuisines intégrées et parfois des efforts sont faits », ajoute la rédactrice en chef de 60 millions de consommateurs.

Sans compter des « périodes de jeûne trop longues » entre le dîner et le petit-déjeuner.

Alors que les gériatres préconisent de ne pas dépasser douze heures, « 60 millions de consommateurs » indiquent que ce délai « avoisine souvent les quatorze heures ».

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