Personne n’aurait imaginé une telle supercherie de la part de l’État français ! Pendant près de 10 ans, une fausse monnaie a circulé dans le plus grand des secrets !
La France a diffusé une « vraie fausse » monnaie illégalement durant 10 ans, selon cet expert en métaux précieux
C’est Yannick Colleu en personne, spécialiste en métaux précieux, qui en a fait la découverte lorsqu’il a fouillé les archives de la Banque de France pour les besoins d’enquête.
Comme rapporté dans les colonnes d’Ouest France, « l’État a diffusé une « vraie fausse » monnaie en catimini.
« De 1951 à 1960, de manière illégale, et dans le plus grand secret, le ministre des Finances, avec l’aval de la Banque de France, a fait fabriquer et diffuser des copies de monnaies d’or », dévoile Yannick Colleu dans son ouvrage L’Or des Français.
« Une découverte qui vaut son pesant d’or », affirme l’expert. « Le commun des mortels a une idée assez précise du profil des fraudeurs. De la même façon, il n’oserait, un seul instant, envisager que l’État puisse se lancer dans des manipulations coupables touchant la monnaie », commente-t-il.
« Les Français ont été lésés par l’État »
« En d’autres termes, pendant plusieurs décennies, les Français ont été lésés de plus de 654 kg d’or fin par l’État », Révèle-t-il.
Tout débute en 1951 lorsque la France a connu de grandes difficultés financières d’après-guerre, rapporte le quotidien régional.
« Il nous reste très peu d’or à la fin de la guerre, tout a été fondu pour acheter des munitions », rappelle Yannick Colleu.
Jusqu’à l’abandon des accords de Bretton Woods, la parité entre le dollar et l’or constituait un élément central du système monétaire international.
Le dollar américain étant la seule devise convertible en or. La santé de l’économie mondiale dépendait donc de la stabilité du marché de l’or.
« On était sorti de l’étalon or, et on essayait de suivre le dollar », indique-t-il. Deux emprunts d’État contractés en 1952 et 1954 étaient effectivement indexés respectivement sur l’or et le napoléon (pièce d’or de 20 francs avec la valeur d’un Louis d’or).
37,5 millions de « fausses » pièces tirées au total.
Pour calmer le marché, l’État s’est jeté sur cette solution illégale. « On a repris les designs à l’identique des pièces de 20 francs frappées de 1907 à 1914, de type « coq » et démonétisées en 1926. Puis, on les a remis en circulation sans rien dire. », raconte-t-il.
Il y a eu en tout 37,5 millions de « fausses » pièces frappées. Rappelons que la copie de monnaie démonétisée est un délit d’après l’article 442-3 du Code pénal.
« Il n’y a même pas de décret »
« Le gouverneur fait un compte rendu à la Banque de France pour qu’elle réalise des fausses monnaies démonétisées, il n’y a même pas de décret comme c’est la norme habituellement. Il envoie juste une lettre qui indique que c’est son prédécesseur qui avait pris l’initiative », ajoute le retraité de 72 ans. Ce n’est même pas mentionné dans le rapport annuel de l’Administration des Monnaies et Médailles. », relaie Ouest France.