Un adolescent âgé à peine de 16 ans, surnommé par la presse « le petit génie de l’informatique », se retrouve à la tête d’une vaste entreprise d’escroquerie sur Amazon. Sa mère vient d’être condamnée par le tribunal correctionnel de Lyon…
Tout a commencé par une plainte anonyme…
Après une plainte anonyme déposée au commissariat de Lyon contre l’adolescent âgé aujourd’hui de 18 ans pour escroquerie, les enquêtes ont conduit vers la mère du jeune homme.
L’adolescent a commencé ses activités frauduleuses en 2022. À l’époque, il n’avait que 16 ans, mais il agissait déjà comme un hacker professionnel, ce qui lui a valu son surnom de « petit génie de l’informatique« .
Il exploite une faille chez Amazon
Comprenant une faille dans le système de remboursement de l’entreprise américaine, cet étudiant de l’École 42, le célèbre réseau informatique lancé par le fondateur d’Iliad (maison mère de Free), Xavier Niel, a monté une vaste escroquerie.
En commandant sur le site d’e-commerce, le jeune homme a déclaré avoir reçu un colis vide. « La société préfère payer que de faire le suivi de chacun de ses colis », a rappelé la présidente du tribunal correctionnel de Lyon devant la mère du jeune escroc en lisant son dossier.
Trouvant cette activité lucrative, il a alors commencé à proposer ses services sur les réseaux sociaux moyennant une commission pour chaque remboursement. Il se faisait payer en crypto ou en numéraire.
L’adolescent condamné, sa mère doit rembourser
Jusqu’au moment de son jugement par le tribunal pour enfants, où il a été condamné à 5 mois de prison avec sursis, il a réussi à dérober pas moins de 82 000 euros. Mais Amazon n’a réclamé que 72 000 euros.
Jugée également par le tribunal correctionnel de Lyon le 24 octobre dernier, reconnue coupable de complicité avec son fils, c’est la mère qui doit rembourser cette grosse somme.
La mère de famille a tenté de prouver que son garçon agissait seul. « Je ne sais même pas comment ça marche, c’est mon fils qui s’en occupait », déclare-t-elle à la barre.
Lorsque l’accusation lui a demandé de justifier l’existence de nombreux comptes bancaires ouverts au nom de son fils, c’est pour « verser sa bourse d’études », justifie-t-elle. Pour toucher une bourse d’études à seulement 740 euros par an ?
Des arguments qui n’ont pas convaincu le tribunal, d’autant plus que le jeune homme en question est même titulaire des « comptes lituaniens », très utiles pour « convertir l’argent en cryptomonnaie ».
En plus, les enquêteurs ont noté une série de « virements » en destination de plusieurs membres de sa famille.
« Je n’avais aucun signe qu’il avait de l’argent »
Pensant qu’il s’agissait de « remboursements », la mère de famille estimait que « c’était légal ; je ne savais pas qu’il avait 82 000 €, je n’avais aucun signe qu’il avait de l’argent. »
Pour le tribunal, elle aurait dû remarquer le moindre changement chez son fils, notamment lorsqu’il « portait des vêtements de marque, et s’était acheté une trottinette électrique à 2 000 € ».
Et d’ajouter : « On peut aussi penser que vous avez fermé les yeux, car cela vous profitait ». D’une façon ou d’une autre, le tribunal reste convaincu que la mère de famille avait « tous les éléments pour se poser des questions et agir ».
Condamnée à six mois de prison avec sursis, elle devait acquitter une amende de 2 500 €, en plus du remboursement de 72 000 €.