Un recul en trompe-l’œil du chômage en France ! L’Insee préfère jouer la carte de la prudence pour la seconde partie de l’année. Explications.
Le chômage en baisse en France ? Vers une inversion de la courbe ?
Le taux chômage en France a baissé pour atteindre 7,3 % au deuxième trimestre 2024, dévoile l’Insee en août dernier. Cela correspond à une diminution « de 0,2 point en l’espace de trois mois », précise l’institut statistique national.
L’Insee utilise la même définition du chômage que le Bureau international du travail, ce qui permet de comparer les chiffres français avec ceux des autres pays européens.
Les chômeurs sont « les personnes sans travail, immédiatement disponibles pour occuper un emploi et qui en recherchent un« , selon cette définition.
En France, quelque 2,3 millions de personnes se retrouvent aujourd’hui dans cette situation, soit « 40 000 personnes de moins qu’au premier trimestre de cette année ».
Une augmentation du halo du chômage
En marge de ces chiffres officiels du chômage, on trouve 1,9 million de personnes qui souhaitent travailler, mais ne sont pas classées comme au chômage, car elles ne remplissent pas tous les critères de la définition du BIT. Ce groupe constitue ce qu’on appelle le « halo du chômage ».
Si l’on regarde en termes de trimestre, ce « nombre augmente (+39 000) mais est en baisse sur un an (-25 000) ».
La part du halo dans la population des 15-64 ans augmente ainsi de 0,1 point sur le trimestre et se situe à son niveau d’un an auparavant, à 4,6 %.
Sur le trimestre, cette part augmente de 0,3 point pour les jeunes, à 7,5 %, tandis qu’elle est quasi stable (+0,1 point) pour les 25-49 ans, à 4,4 %, et stable pour les 50-64 ans, à 3,0 %.
Pour les jeunes, le halo a augmenté de 1,3 point depuis fin 2019, cette hausse étant portée par les jeunes encore en études initiales.
Une augmentation due aux jeunes
Le « halo du chômage » a légèrement progressé chez les 15-64 ans. Cette hausse est due aux jeunes, en particulier ceux qui poursuivent leurs études. La part augmente de 0,1 point sur le trimestre, revenant ainsi à son niveau d’il y a un an, soit 4,6%.
Comme souligné par Vladimir Passeron, chef du département emploi et revenus d’activité de l’Insee, cette hausse du taux d’emploi n’a pas provoqué de « dégradation de la qualité du type d’emploi ».
« Nette dégradation du climat de l’emploi dans le secteur des services ».
Ce taux pour les CDI a augmenté de 0,4 point en comparaison à l’année dernière et de 1,1 point, par rapport à la situation d’avant-Covid 19. Le taux d’emploi en CDD et intérim a, quant à lui, diminué de 0,3 point par rapport à fin 2019.
Les chefs d’entreprise ont souligné une « nette dégradation du climat de l’emploi à la fin du mois dernier dans le secteur des services ».