À l’heure où Bercy cherche partout des sources d’économies pour tenter de réduire le déficit public, la piste d’une désindexation des retraites revient de temps à autre sur la table : mais au fait, qu’est-ce que ça veut dire vraiment pour les retraités ? On vous aide à y voir plus clair à travers les prochaines lignes de ce nouvel article.
Une « piste raisonnable »
Emmanuel Macron, lui, refuse en bloc cette éventualité… « À contre-courant de l’avis général« .
On comprend sa réticence quand on sait « que les personnes de plus de 65 ans sont celles qui participent le plus aux élections, selon les sondages« , rappelle le site Merci Pour L’Info.
Pour beaucoup, le fait de « désindexer les retraites de l’inflation » est « une piste raisonnable« . Les retraités ne le voient certainement pas de cet œil !
« Nous n’avons plus le choix, souligne durant une interview auprès de L’Express, Antoine Foucher, ancien directeur de cabinet de Muriel Pénicaud, lorsqu’elle était ministre du Travail, notre endettement est tel que la charge des intérêts de la dette dépassera dans deux ou trois ans le budget de l’Education nationale : 60 milliards d’euros par an », alerte-t-il.
« Cet endettement nous empêche d’investir dans l’éducation, dans la transition énergétique, dans la réindustrialisation, c’est-à-dire dans notre avenir », résume le président du cabinet de conseil Quintet.
« Les revalorisations de pension en début d’année ont représenté 20 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, qui s’ajoutent aux 350 milliards déjà consacrés aux retraites », chiffre-t-il.
Ce n’est que « justice » !
Pour Antoine Foucher, « la piste d’une sous-indexation, voire d’une désindexation des retraites, est absolument à privilégier ».
Pour les partisans du gel total ou partiel des pensions, ce n’est que « justice« . Et pour cause, estiment-ils, « les retraités ont en moyenne un niveau de vie supérieur aux actifs ».
Le COR n’est pas favorable à une telle mesure !
Une conclusion non partagée par le Conseil d’orientation des retraites (COR). « En prenant en compte le fait que les retraités sont plus souvent propriétaires de leur logement que les actifs ou que l’ensemble de la population et qu’ainsi ils ont moins souvent à payer un loyer, le niveau de vie des retraités avec loyers imputés est de 7,8 % plus élevé que celui de l’ensemble de la population (6 % pour les actifs) », met au point l’instance.
Le « niveau de vie relatif des retraités » a certes progressé « de 30 points entre 1970 et le début des années 2000 », ce n’est depuis longtemps désormais plus le cas.
Ce grand bond a cessé depuis le milieu des années 1990. Le COR constate même que « le niveau de vie des retraités a globalement évolué de façon comparable au niveau de vie des actifs et de l’ensemble de la population ».
Après une augmentation entre 2010 et 2014, le niveau de vie des retraités « a ensuite diminué ».
Qu’est-ce qu’on entend réellement par désindexation des retraites ?
Ce gel contribuera à « permettre un rattrapage du niveau de vie des actifs » et ce, même pour les personnes à la retraite vivant le plus confortablement.
Que les principaux concernés se rassurent, cette désindexation est, à l’heure actuelle, « fort peu probable ».