La France peut elle s’inspirer du nouveau modèle de semaine de travail de six jours en Grèce ?

La rédaction
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Une semaine de travail de six jours en Grèce pour contrer le travail au marché noir : cela peut-il vraiment fonctionner ?
Une semaine de travail de six jours en Grèce pour contrer le travail au marché noir : cela peut-il vraiment fonctionner ?-© iStock

La semaine de travail de six jours en Grèce est-elle vraiment un modèle qui mérite d’être suivie ? La question se pose.

Où en est la semaine de 4 jours en France ?

La semaine de 4 jours ? La semaine de travail de 6 jours ? Cette réforme d’un système vieux de plusieurs siècles vaut-il réellement le coup ? Ne vaut-il pas mieux de rester sur la semaine de 5 jours communément admis ?

En France, la semaine de 4 jours tend à mettre tout le monde d’accord. D’après un sondage de Franceinfo, « 64 % des salariés français seraient prêts à sauter le pas », rapporte Welcome to The Jungle.

Pas étonnant quand on sait que les « employés conservent le même salaire tout en bénéficiant de 3 jours de repos hebdomadaires ».

Pour le PDG de Basecamp, relaie WTTJ, « Supprimer une journée chaque semaine et passer à la semaine de 4 jours vous oblige à hiérarchiser le travail qui compte vraiment et à laisser le reste de côté. Il ne s’agit pas de travailler plus vite, mais d’apprendre à travailler plus intelligemment et de réévaluer vos priorités ».

Dans l’Hexagone, de nombreuses entreprises ont d’ores et déjà commencé par expérimenter cette semaine de 4 jours. C’est le cas par exemple de Welcome to the Jungle depuis 2019 !

« Le test, peut-on y lire, s’est avéré convaincant tant sur le plan financier que sur celui du bien-être des équipes ».

Suède, Royaume-Uni,… Ces pays qui ont déjà commencé à opter pour une durée de travail plus courte.

La Suède semble satisfaite de la semaine de 30 heures réparties sur 4 jours, avec une rémunération identique à ce que les salariés percevaient lorsqu’ils travaillaient 40 h.

Au Royaume-Uni, la semaine de 4 jours sans diminution de salaire a un retour positif.

Une semaine de travail de six jours en Grèce pour contrer le travail au marché noir : cela peut-il vraiment fonctionner ?

Alors que la grande partie des pays expérimente des heures de travail plus courtes, la Grèce s’oriente vers une semaine de travail de six jours.

Le gouvernement entend ainsi lutter contre le travail au marché noir. Des nouvelles réglementations vont s’appliquer à partir du 1ᵉʳ juillet prochain pour rendre cela possible.

Des installations industrielles et manufacturières, et plusieurs entreprises passeront à partir de cette date, « à une semaine de travail de six jours au lieu des cinq jours traditionnels », confirme Emmanouil Savoidakis, responsable de la pratique du droit du travail chez Politis & Partners, cabinet d’avocats basé à Athènes et spécialisé dans le droit des affaires.

Cela signifierait donc « une semaine de travail légale normale de 48 heures au lieu des 40 précédentes ».

« Mais est limitée à certains secteurs d’activité ». Les industries du tourisme et de la restauration ne sont pas concernées par cette nouveauté.

Ce qu’en pensent les experts…

Pour Jens Bastian de l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité à Berlin, la Grèce devrait apporter des changements structurels incluant « des incitations telles que des trajectoires de carrière viables, l’égalité des chances et des salaires plus élevés qui reflètent l’expertise professionnelle des gens ».

« À cet égard, ajoute-t-il auprès de DW, la Grèce a un chemin long et sinueux à parcourir avant de rattraper la plupart des autres pays d’Europe. Travailler plus longtemps et le samedi, c’est comme prendre une route dans la direction opposée ».

Mais pourrait-il être un modèle intéressant pour les pays « aux prises avec des pénuries de main-d’œuvre ? » L’avenir nous le dira.

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