Fin du logement social à vie : « c’est absurde », dénonce la Fondation Abbé Pierre

La rédaction
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Fin du logement social à vie : c’est absurde, dénonce la Fondation Abbé Pierre
Fin du logement social à vie : « c’est absurde », dénonce la Fondation Abbé Pierre !-© Shutterstock

Pour Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, la proposition de loi visant à contrer « le logement social à vie » relève d’une « absurdité ».

« Une communication mensongère »

Dans Nice-matin, Manuel Domergue dénonce « une communication mensongère sur cette proposition: il n’y a pas de changement radical depuis la loi Molle de 2009 et Elan de 2018« , admet-il.

« Le ministre, fait-il allusion à Guillaume Kasbarian, fait croire qu’il crée quelque chose en inventant un problème au lieu de s’attaquer au fond, qui est le manque de logements ».

Fin du logement social à vie : « c’est absurde », dénonce la Fondation Abbé Pierre

« Les HLM logent-ils vraiment des privilégiés » ? « À une époque, souligne le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, il y avait des attributions clientélistes(…) Mais aujourd’hui, poursuit-il, c’est absurde de penser que beaucoup de gens qui gagnent 7.000 € sont logés dans le parc social ».

Pour lui, « la proposition de loi vise (surtout) à mettre fin au bail des locataires qui dépassent le seuil de revenus de 20%, soit entre 2.000, 2.500 € ».

« Cela, déplore-t-il, va concerner des gens qui ont obtenu un logement en gagnant 1.500 € par exemple, qui ont changé de travail ou évolué professionnellement et on va mettre en œuvre des procédures d’expulsion contre eux ».

Celui-ci d’encore ajouter qu’« Au-delà du fait que la démarche peut prendre deux ans, on va envoyer la police pour expulser ces gens? C’est absurde« , réitère-t-il.

La réalité de la situation.

Et même si ce principe venait à entrer en vigueur, « on n’aura pas gagné grand-chose! », assure Manuel Domergue. Et pour preuve, indique-t-il, cela fait 30 ans (que) la tendance montre une paupérisation du parc HLM« .

Les personnes soumises au supplément de loyer, précise le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, « sont plutôt appréciées des bailleurs » parce qu' »elles ont des revenus stables ».

Pour lui, le problème est identique à la polémique engendrée par « l’expulsion des délinquants » : « C’est lamentable d’expulser des familles déjà dans la galère parce qu’un des enfants a participé aux émeutes de l’été dernier », estime-t-il.

« Ces très bas logements risquent de disparaître « 

Il ne cache pas ne pas approuver cette proposition de loi, du fait notamment de son aspect « qui vise à diviser les locataires et stigmatiser les classes moyennes ».

« Faire rentrer des ménages à très bas niveaux de revenus dans le parc pour qu’ils puissent sortir des squats », voilà selon lui « l’urgence« .

Avec « l’augmentation des niveaux de loyers, ces très bas logements tendent à disparaître », Conclut-il.

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