Arnaque à l’Arenh : Comment les fournisseurs d’électricités font-ils gonfler votre facture ?

Arnaque à l’Arenh : Comment les fournisseurs d’électricités font-ils gonfler votre facture ?

La rédaction
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Durée de lecture : 5 minutes
Arnaque à l’Arenh : Comment les fournisseurs d’électricités font-ils gonfler votre facture ?-© Shutterstock

Un « tour de passe-passe » qui permet aux fournisseurs d’électricité de réaliser des « jolies culbutes », selon Le Parisien. En cause, l’Arenh (ou « Accès régulé à l’électricité nucléaire historique »), un dispositif méconnu du grand public qui permet aux concurrents d’EDF d’acheter une partie de la production nucléaire française à prix cassé.

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Comment fonctionne le dispositif Arenh ?

Chaque année, les fournisseurs alternatifs peuvent acheter à EDF 100 TWh d’électricité nucléaire à un prix fixe de 42 euros le MWh. Ce prix est 3 fois moins par rapport aux prix pratiqués sur les marchés de gros.

Si l’Arenh est censé favoriser la concurrence et faire baisser les prix de l’électricité, certains fournisseurs d’électricité profiteraient du dispositif pour gonfler artificiellement leurs profits.

Arnaque à l’Arenh : Comment les fournisseurs d’électricités font-ils gonfler votre facture ?

« Le dernier numéro de Cash Investigation a dépeint les comportements de fournisseurs alternatifs (TotalEnergies, Mint, Ekwateur, Elmy, Ohm Énergie…) achetant au prix bas de l’électricité à EDF pour le revendre sur le marché de gros sans en faire profiter leurs clients », rapporte l’association UFC-Que Choisir.

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Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) annonce son souhait de « faire le ménage chez les fournisseurs d’électricités alternatifs« .

« Aujourd’hui, c’est la jungle. »

« Aujourd’hui, si vous voulez pénétrer ce marché, il y a peu d’obligations économiques ou financières qui vous incombent, explique Emmanuelle Wargon dans La Tribune du Dimanche. C’est un vrai problème. », reconnaît l’ex-ministre du Logement qui compare le marché actuel à une véritable « jungle. »

« S’ils souhaitent accueillir des clients, ils devront prouver qu’ils se sont réellement couverts à l’avance pour les approvisionner », estime celle pour qui « Ce ne sera pas plus mal » qu’il y ait moins de fournisseurs à l’avenir.

« D’étranges courriels adressés à l’automne 2022 par des fournisseurs alternatifs à leurs clients les encourageant à partir. Jusqu’à leur indiquer les économies qu’ils feraient en rejoignant EDF, fait état l’association de consommateurs. Ça sent l’arnaque à l’Arenh« , dénonce-t-on. Et pour cause, la « libéralisation » est loin de se traduire « par des baisses de facture pour les usagers ».

Certains fournisseurs font tout pour se débarrasser de leurs clients en vue de revendre le surplus de volumes Arenh « à plus de 250 € si ce n’est plus et, summum de l’absurde, cette électricité est en partie revendue à EDF elle-même », déplore le sénateur communiste de Seine-Saint-Denis, Fabien Gay, qui accuse Mint et Ohm Énergie de telles pratiques.

« Sur la centaine de fournisseurs à avoir demandé des volumes d’Arenh en 2022, 76 avaient formulé une demande excédentaire par rapport à la consommation effective de leurs portefeuilles clients », révèle la CRE dans un rapport du 29 juin 2023.

3 fournisseurs pointés du doigt, la CRE saisit le Cordis.

« 11 fournisseurs ont demandé un volume d’Arenh 2 fois supérieur à leurs besoins« . La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a saisi le Comité de règlement des différends et sanctions (Cordis) à propos de trois d’entre eux, soupçonnés d’abus.

« C’est la première fois que le Cordis est saisi sur ce motif« , est-il précisé. Parmi les fournisseurs incriminés, on trouve « Ohm, dont le nom a déjà fuité dans la presse. »

« Nous leur reprochons d’avoir profité du droit des contrats très ouverts afin de recruter un maximum de clients aux printemps 2021 et 2022 puis de les avoir incités à partir chez d’autres fournisseurs à l’automne », réagit Emmanuelle Wargon à La Tribune du Dimanche. Néanmoins, leurs noms n’ont pas été dévoilés au grand public.

Ils risquent une amende allant « jusqu’à 8 % de leur chiffre d’affaires ». Le verdict est attendu en mars ou avril.

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